Septembre 2009 : La noce d'Anna de Nathacha Appanah

Bonjour les copinettes,




Sauriez-vous me dire
ce que nous, mamans, nous apprenons à nos enfants ?
Sauriez-vous me dire
comment nous leur permettons de se construire ?
Et au final,
ce que nous leur léguons ?


" Aujourd'hui je marie ma fille,
je laisserai de côté mes pensées de vieille folle,
je serai comme elle aime que je sois :
digne, bien coiffée, bien maquilléee, souriante,
prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir,
parée pour butiner d'invité en invitée,
mère parfaite que je serai aujourd'hui. "


Pendant la noce d'Anna, sa mère se souvient.
De la jeune femme qu'elle a été, si différente de sa fille,
de ses dix-huit ans,
de sa liaison, brève et passionnée, avec Matthew rencontré à Londres,
de son retour à Paris, seule et enceinte.
Au fil de cette journée les souvenirs ressurgissent accompagnés de regrets, d'espoirs et d'envies ;
parce qu'elle en a encore, des envies, cette femme célibataire qui marie sa fille....







Ca commence ainsi :

" Il faut que je raconte doucement. Avec calme, sans me presser.
Que j'attende que les mots se détachent du fond de moi-même,
se promènent un peu, arrivent jusqu'à ma gorge et sortent comme un souffle,
une expiration comme une autre,
quelque chose que l'on fait des milliers de fois par jour, une évidence. "


Et se termine par :

" Je remonte l'escalier,
je ne fais aucun bruit, pieds nus que je suis,
et juste avant de tourner la poignée de ma chambre,
avant de savoir si Roman est toujours là ou pas,
avant de savoir, comme le demandait ma fille,
"Qu'est ce qui va se passer maintenant "
je me dis que la noce d'Anna est certainement le plus beau jour de ma vie. "




Sonia, 42 ans, célibataire,
écrivain, bohème, limite extravagante,
venue d'un pays de soleil ( La Réunion ) et de langueur, marie sa fille ;
une fille tellement différente d'elle-même ;
une fille si raisonnable et réfléchie ;
une fille qui a fait " des études de chiffres "
et qui va épouser " un homme tristement parfait ".

Elle ,
déracinée, fougueuse, entière,
qui n'a vécu que pour sa fille,
ne se reconnait pas du tout en celle-ci,
et s'interroge à l'occasion de son mariage,
sur son passé,
sur le temps qui passe,
sur ces différences entre les enfants et les parents,
sur leur rapport,
sur la vie ...

Qu'est ce qu'être mère ?
Comment le devient-on vraiment ?
Qu'est ce qu'être la fille de sa mère ?
Comment grandir et être soi ?

Ce joli roman intimiste, tout en finesse, tout en douceur, dit l'amour d'une mère tout simplement. Et d'une fille.
Et aussi, qu'en fin de compte c'est simple de s'accepter et de se comprendre.

La pensée de Rondine :

"J'ai adoré le livre :
tout en délicatesse, un peu doux-amer, un très beau personnage de femme, des sentiments vrais...
vraiment un beau roman....
mais je n'arrive pas à en parler comme il faudrait...
j'ai été émue, j'ai souri, je me suis reconnue...mais impossible de rédiger quelque chose qui exprime mon émotion !"

Rondine

Ce livre-là me fait... peur !!!
car il met en avant ma relation compliquée avec ma maman
et la relation que je commence à tisser (et que j'espère réussir) avec Petite...

J' hésite vraiment à le lire...