"maman, je ne veux pas aller à l'école, je m'y ennuie..."

C'est en substance ce que m'a dit Lise ce matin. Et c'est vrai que depuis quelques jours, pas facile de la lever du lit pour qu'elle aille à l'école. Ce n'est pas de la fatigue (pas que en tout cas), l'année dernière elle était bien plus fatiguée et était ravie d'aller à l'école.

Là, elle n'a plus vraiment envie d'y aller. Elle qui, il y a quelques mois, m'expliquait que les mercredis, samedis et dimanches étaient des jours porte-malheurs parce qu'il n'y avait pas d'école. J'ai d'abord pensé à des soucis de copines. Ce n'est pas ça. Quand elle m'a déclaré ce matin qu'elle ne voulait pas aller à l'école, je lui ai demandé ce qu'elle voudrait faire dans ce cas. "jouer" "uniquement jouer ? Tu ne voudrais pas travailler un peu avec maman ?" "si, avec toi, je veux bien travailler, parce que tu fais des choses intéressantes. A l'école, je m'embête"...

Je l'ai convaincu d'aller à l'école sans traîner du pied en lui disant que je lui trouverais du travail pour après le goûter. Et à l'école, j'en ai parlé à la maîtresse.

Oui, Lise est en avance sur les moyens, il faut dire qu'elle est du 2 janvier. A l'oral, elle se met d'elle-même dans le groupe des grands et parfois répond mieux que certains grands. A l'écrit, la maîtresse donne des travaux parfois assez compliqués (parce que c'est un bon groupe, dans une classe de double niveau) ; je pense que c'est ces jours-là que Lise revient en disant qu'elle a bien travaillé. Ma demoiselle est curieuse, on répond à ses questions et elle a une bonne mémoire, donc au final, elle a beaucoup de connaissances. A priori, côté maturité émotionnelle, elle a son âge.

Il reste trois semaines de cours. La maîtresse me dit que là, ça passera, mais si déjà elle s'ennuie, ce sera le début d'année qui sera dur : les moyens qui sont dans les classes moyens-petits ont, pour certains, un niveau assez bas et le début d'année est une remise à niveau (reconnaître son nom, l'écrire en lettres bâtons, compter jusqu'à 6...). Et d'après la maîtresse, ce serait bien que j'évite de lui donner du travail le soir pour éviter qu'elle soit trop en avance [siffle]

Je sais qu'à la maison du moins, Lise a du mal à finir ce qu'elle commence, donc je vais partir sur des petits coloriages, des points à relier et puis aussi des jeux de société... Je ne me plains pas qu'elle soit curieuse, loin de là, mais c'est vrai que ça me porte peine pour les semaines à venir et me fait un peu appréhender la rentrée...

Besoin de vos avis !!!

Si elle est en avance, moi je continuerais à la pousser dans ce sens-là ! elle a commencé à apprendre à lire ? Si oui, elle est réceptive ?

As-tu évoqué avec la maîtresse la possibilité de lui faire sauter la grande section pour qu'elle rentre directement en CP en septembre ?

là j'ai peu de temps je dois m'en aller mais on en parle, j'ai eu le cas avec miss
si tu veux tu peux me tel pour en parler
je file bisous

Pimp, dans cette école, pas de saut de classe avant la primaire... Deux grands de la classe de Lise savaient lire à la rentrée, ils sont restés. Elle ne sait pas encore lire, mais reconnait plusieurs syllabes, donc je pense que je vais continuer cet été.

FdJ, on voit éventuellement ça la semaine prochaine ? Ta demoiselle t'a fait le coup aussi tôt dans sa scolarité ?

Partce que je tiens à dire que ce n'est pas la première fois qu'elle me demande du travail, vous le savez bien. Mais jusque là, elle était contente d'aller en classe, c'est ce point que je trouve ennuyeux pour ma part...

elle a commencé en maternelle...

Tu as raison de chercher à te renseigner ! car de nombreuses écoles ne cherchent pas à faire sauter de classe, les enfants s'ennuient... et du coup deviennent mauvais !

Toute la difficulté est de ne pas confondre surdouée et en avance (et qui reprendra le même niveau que les autres à un moment de sa scolairté)...
Il est très difficile de les booster :
- l' enfant est en demande et tu ne fais que répondre à sa demande
- la maitresse te tombe dessus car il ne fallait pas lui apprendre

Hugo pleurait tous les soirs dans son lit parce qu' il ne savait pas lire...
Hugo ne voulait plus aller à l' école parce qu' il s' ennuyait...
Il avait 3 ans 1/2 - 4 ans...

Je lui ai donc expliquer comment lire
Je lui ai fait reconnaître les mots dans la rue (poste - parking...)
Et tout naturellement, il a joué avec les lettres
et il s' est mis à recopier tout ce qu' il trouvait...

J' ai refusé qu' il passe la grande section pour le CP car pour moi, il avait bien le temps
car HUgo a fait 3 maternelles en 3 ans...

Il est rentré au CP
en sachant quasiment lire
et mal écrire ("c' est pas comme ça qu' on fait !!!"

Il a repris le niveau normal en CE2 environ
même s' il continue avec cette facilité d' apprendre
et qu' il est dans les meilleurs de sa classe.

Bon je réactive ce sujet car depuis la moyenne section de Lise (qui est en CE1 cette année), bien des choses se sont passées...

Elle a appris à lire courant GS et était déjà une bonne lectrice en arrivant au CP (j'ai même trouvé qu'à la lecture orale, elle a régressé en CP en se mettant à lire "haché" comme les copains). En CP et en CE1, je n'ai eu que des compliments de la maîtresse (vu qu'elle a eu la même deux ans de suite). Une élève vive, intéressée, pertinente, calme... un peu émotive (elle pleure avant de dire ce qui ne va pas), qui peut prendre certains élèves de haut (elle dit tout haut quand certains enfants ne lui plaisent pas...). Bref, une très bonne élève.

Cette année, elle a commencé le piano et a extrêmement bien accroché. Elle a tellement bien accroché d'ailleurs, que je me suis demandée si d'une certaine façon elle ne s'ennuyait pas en classe et se nourrissait intellectuellement à la maison avec le piano... A chaque fois que je me suis posée la question de demander un saut de classe (et me faire rabrouer par les maîtresses de maternelle...), je me disais que non, c'est qu'elle est de début d'année donc bon, en avance sur d'autres.

Sauf que cette année, j'ai appris qu'une de ses camarades de classe était du 1er janvier. Et qu'elle n'était pas aussi bonne que Lise. Donc non, ce n'est pas qu'une question de naissance tôt dans l'année. Je prends donc mon courage à deux mains et j'en parle en janvier à la maîtresse. Qui me semble un peu étonnée de ma demande, mais l'accepte ; Lise doit voir la psychologue scolaire pour mettre au clair tout cela.

Bon, tout ça se met en route et mardi la psychologue me fait son compte-rendu : elle est favorable à un passage en CM1. Et Lise est plus partante qu'au début de leurs entretiens. Hier soir, je vois la maîtresse de Lise pour voir la suite. Et là, je me retrouve face à un discours assez déstabilisant.

D'un côté, il est déjà admis que Lise saute une classe dans l'école, les maîtresses la compte dans les futurs CM1. Mais de l'autre...
- "le premier trimestre sera dure vu qu'elle ne sera plus "bonne". et vu qu'elle est émotive..."
- "elle va perdre ses amies avec qui elle a des relations très fortes"
- "elle risque d'avoir la même maîtresse que ces deux dernières années (1 chance sur 3, par un jeu de chaises musicales que l'on connaîtra d'ici 2 semaines)"

En fait, c'était "elle saute une classe pour nous, mais c'est quand même vous qui décidez"

Bon la maîtresse 3 ans de suite ne me choque pas plus que ça, ce serait même une chance pour Lise qui serait à l'aise avec elle.
Pour les copines, Lise connaît déjà plusieurs enfants du niveau au-dessus et vu que ses amies sont très proches, mais que les engueulades peuvent être très intenses, ça sera peut-être pas plus mal de couper ce cordon-là !!
Pour l'émotivité... je comprends que ça soit déstabilisant de voir une fillette pleurer sans qu'elle dise pourquoi (je le vis assez souvent), je sais que je serai derrière Lise pour lui (re)donner confiance en elle.

Donc même si la maîtresse m'a mis un peu le doute, je penche à 95% pour un saut de classe.


Et Lise me direz-vous ? Quand je suis rentrée, je lui en ai parlé. Ca a été des pleurs, "je veux pas sauter une classe, j'ai peur, je n'y arriverai pas et puis je ne sais pas assez bien écrire avec les stylos". J'ai regardé avec elle les programmes de CE2, oui on devra travailler cet été (conjuguaison, grammaire, multiplication) voire rattraper à la rentrée, mais je la sens capable.
Et puis elle a joué du piano, on a mangé, on en a reparlé ("tu seras au même niveau scolaire que les autres enfants au caté et puis en CE2 en histoire, on voit la préhistoire" "naaan pas la préhistoire, on l'a vu l'année dernière !!!") et là, elle voyait les choses plus positivement.

Je sais que si on demande le saut de classe, ça sera les montagnes russes niveau émotions l'année prochaine.
Je ne l'ai pas fait dans le sens "ma fille est une génie !", mais est-ce que ça ne serait pas mieux pour elle ?

Au cours de la maternelle, chaque fois que je demandais si un saut de classe ne serait pas bénéfique, on me disait qu'elle n'était pas mûre, qu'elle pleurait facilement, qu'elle n'aimait pas perdre... Je préfère franchement qu'elle sorte ses émotions en pleurant qu'en tapant les autres !!!

C'est sa grande section qui aurait dû être sautée... Elle aurait appris à lire avec d'autres enfants et pas seule et c'est cette année-là qu'elle s'est liée avec ses copines...

Et puis ça me semble indécent d'en parler, j'ai l'impression d'avoir des problèmes de riches !

Non, pas du tout ! On en reparle plus tard, mais là, je te dis que l'intellectuel ne compte pas tout seul, il y a aussi l'émotionnel... car aujourd'hui, ça pourrait passer, mais à l'entrée en 6ème, sera-t-elle assez mature ? A réfléchir.

Se posera-t-on la question qu'un enfant né le 30 décembre soit mature pour son entrée en 6ème ? Certes lui n'a pas le choix, je peux faire ce choix pour Lise... Mais 4 jours de différence quoi ! Et puis quand ta fille te demande si on peut devenir quelqu'un en restant soi-même et qu'à côté une de ses copines a sorti "moi, je me suis trouvé un amoureux, alors j'ai plus besoin de mes copines", je me dis qu'il y a un décalage...

Ah ça, s'ajoute le risque de puberté précoce (qui est revenu sur le devant de la scène, journée à l'hôpital le 11 juin, tadaaa !!) ; si ça se précise, elle sera sûrement plus à l'aise avec des filles plus grandes (il doit être aussi pénible d'être la première de sa classe à être réglée qu'être la dernière).

L'émotionnel joue c'est certain mais après tout, si c'est tout simplement sa nature profonde ? il serait dommage de l'empêcher d'évoluer à son rythme pour une sensibilité qui sera peut-être toujours là.

J'ai sauté une classe (le CE1), j'ai toujours fait la fille forte (même encore maintenant !) et pourtant j'étais émotive et sensible dès que tu grattais un peu la surface (et c'est toujours le cas). Je ne remercierai jamais assez mes parents, et l'instit qui ont accepté le saut de classe. Sans ce saut, je pense que je me serai cruellement ennuyée en classe et je n'aurais pas eu la scolarité que j'ai pu avoir.
Oui je lâchais des copines et copains mais il y avait la récré pour les voir, j'ai aussi appris à sympathiser avec de nouvelles personnes.

Choum, je suis bien d'accord avec toi concernant l'émotivité, surtout que l'on me sort cette excuse depuis la PS... Donc oui, Lise est comme ça !!

Et je ne pense pas qu'elle dira jamais qu'elle s'ennuie en classe, au pire, si elle s'ennuie, elle le fait en silence (vu que lorsqu'ils ont fini leur travail, ils ont le droit de dessiner, ben c'est ce qu'elle fait... ça plus le tutorat, tiens, pas vraiment le temps de s'ennuyer !)

Choix compliqué car il engage Lise dans son avenir.
Ton ressenti de maman est certainement le bon.

Il faut te faire confiance, Anne. Quand je disais "attention à l'émotionnel", je pensais à la maturité. Sera-t-elle suffisamment mature au moment du passage en 6ème ? C'est la question que tu dois te poser. En plus, avec ton histoire de puberté précoce, ça va dans le même sens !

Les amis, ça se garde à la récré. Emma a un de ses meilleurs amis qui a sauté le CE2, résultat, il est parti un an plus tôt en 6ème, mais ils vont se retrouver dès la rentrée prochaine.

Pour le programme, tu n'auras pas à cravacher tout l'été. Le programme est à assimiler sur 3 ans, donc elle rattrapera très vite ! Si tu veux l'aider, fais-lui juste faire les cahiers de vacances de CE2 en français-maths cet été en lui expliquant ce qu'elle ne connaît pas. De toute façon, ça sera revu en CM1, on refait les mêmes choses en approfondissant. Porte peut-être un peu plus d'attention sur les maths. Et pour les autres matières, elle n'aura rien à rattraper, de toute façon, tout sera revu au collège.

Autant Marc, qui est de juin, pourrait être excellentissime, j'aurai beaucoup de mal à le faire sauter une classe.
Autant Lise, qui aura peut-être 3 jours seulement de différence avec certains élèves, ça ne me pose pas de souci. Parce qu'il n'y aura pas tant de différence que ça niveau âge et niveau maturité avec les autres (en tout cas pas plus qu'avec sa classe actuelle).

Pour les cahiers de vacances, c'est ce que je pensais faire. De toutes façons, elle va me les réclamer ^^ Pour l'histoire, elle est même en avance vu qu'ils ont pas mal travaillé sur la préhistoire l'année dernière (même que lorsque Lise a appris qu'en CE2 on voyait la préhistoire, on la sentait plutôt contente de sauter cette classe !)

Et puis hier je l'ai vu avec le groupe des grandes de danse bretonne, à l'aise, prenant des initiatives, papotant avec ses copines... Et mes doutes se sont envolés ! Donc nous allons demander le saut de classe et ce sera signé par Stéphane, Lise et moi.

Super !