Violences conjugales :
MAM va tester les «portables d'urgences»
Alors que 156 femmes sont mortes en France sous les coups de leurs conjoints en 2008, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a annoncé la mise en place d'ici à l'été de quatre mesures pour protéger les conjoints battus, dans un entretien au quotidien gratuit 20 Minutes à paraître jeudi.
Des «portables d'urgences» pour alerter la police. La ministre va «lancer le 23 novembre à Bobigny une première expérimentation pour équiper une vingtaine de femmes - ou d'hommes - battu(e)s de portables d'urgence». Ces appareils sont «extrêmement simples à manier: même en période de grand stress, il suffira d'appuyer sur un bouton pour alerter la police, qui enverra immédiatement une équipe», a-t-elle expliqué. «Cela peut aussi être dissuasif», estime Michèle Alliot-Marie. Ce système sera différent de celui évoqué en septembre par la secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano, qui avait parlé de l'expérimentation en 2010 d'un bracelet électronique scellé au bras du mari violent. Un tel «bracelet ne peut équiper que les condamnés», a expliqué la garde des Sceaux.
L'éloignement du domicile étendu aux concubins et pacsés. La ministre entend étendre aux concubins et pacsés la possibilité d'être éloignés du domicile. «Aujourd'hui, seuls les maris violents peuvent être éloignés du domicile, pas les concubins et pacsés. Il y a là un vide juridique préoccupant. Je vais inscrire l'extension de cette mesure dans notre droit civil d'ici à l'été prochain».
Des mesures de protection temporaire. «Contre le harcèlement dont les femmes se plaignent souvent, je veux créer une ordonnance de protection temporaire pour interdire à l'agresseur d'entrer en contact ou de séjourner à proximité de sa victime», a-t-elle ajouté.
Des aides financières. La ministre envisage «des aides financières d'urgence qui pourront être débloquées pour aider les femmes à subvenir à leurs besoins, seules».
Par ailleurs, évoquant le dispositif des «bureaux d'aide aux victimes», récemment mis en place à Douai, où les hommes violents sont placés d'office sur décision de justice dans un centre d'hébergement, la ministre précise que «des expérimentations similaires vont démarrer prochainement à Grenoble, Bordeaux, Rouen et Dax». «En éloignant et en suivant les conjoints violents, les magistrats, avec l'aide d'associations, leur font prendre conscience de leur dépendance, à l'alcool par exemple, et du risque de marginalisation», a expliqué Michèle Alliot-Marie.
Source :
le parisien.fr - 28.10.09