Bonjour les filles,
Savez-vous ce qu'est un " Semper Augustus " Non, ce n'est pas une réplique du dernier Astérix ;
Non, ce n'est pas une formule magique tirée de Harry Potter ;
Non, ce n'est pas la seule phrase latine que j'ai retenue de mes études-de-quand-j'étais-jeune ;
C'est le nom d'un bulbe de tulipe !
Peut-être le bulbe le plus rare du monde à une certaine époque !Là, je vois bien que vous pensez deux choses :
la première, que la Rondine, elle a fait la fête avec ses voisins et qu'elle a abusé des substances liquides...
ensuite, que c'est moche chez une femme encore jeune ( si, si ! ) de yoyoter comme ça
( ne cherchez pas le verbe yoyoter dans le dico, c'est du "home-made" ! )
Hé ben, vous êtes toutes méchantes...parce que
c'est vrai,
le Semper Augustus est un bulbe de tulipe
et c'est vrai qu'au XVIIème siècle,
le bulbe de tulipe valait plus cher qu'un palais !Et si vous ne me croyez pas...
lisez le roman d'Olivier Bleys, ' Semper Augustus ' publié en 2000
chez Gallimard ( et en format poche en Folio ).
« Années 1630. Cornelis Van Deruick, un marchand de tissus veuf et sans le sou, part chercher fortune en Amérique.
Il laisse ses quatre enfants à la garde de l'aîné, Wilhem,
et leur assure la protection de Paulus van Bereysten, négociant en fleurs puissant et redouté.
La Hollande est alors la proie d'une étrange folie : la passion des tulipes.
Les variétés rares atteignent des prix extravagants et font l'objet de spéculations intensives.
Les fortunes se font et se défont sur ce marché volatil où un bulbe de Semper Augustus vaut autant qu'un palais.
Livrés à eux-mêmes, les enfants Deruick vont affronter un monde cynique et implacable...
Basé sur un épisode historique méconnu, la « tulipomania «
où certains économistes voient une préfiguration des bulles spéculatives modernes,
le roman d' Olivier Bleys
restitue avec brio l'atmosphère fiévreuse des Pays-Bas de l'âge d'or.
Ce récit captivant et envoûtant est aussi un playdoyer contre l'injustice sociale,
l'asservissement des faibles par les nantis.
Il se révèle alors d'une troublante actualité. «Avec une écriture soignée, fluide, qui empreinte aux peintres hollandais le soin des détails, et le précieux des habits de velours ,
l'auteur nous raconte un fait historique réel.
Dans un Harlaam du XVIIème siècle dépeint avec réalisme , l'atmosphère de la société hollandaise est parfaitement rendue,
les descriptions de lieux sont magnifiques et la psychologie des personnages finement observée.
A travers une intrigue familiale, l'initiation aux affaires d'un fils un peu naïf,
l'histoire nous raconte la convoitise,
la naïveté et l'ambition,
le désir d'enrichissement rapide,
un monde où la cupidité prend le pas sur les préceptes protestants et où , au gré des cours qui montent ou qui s'effondrent, se dessine la
faillite de toute une société.
Un monde où l'argent l'emporte sur l'honneur.Bien plus qu'une simple histoire,
ce roman est aussi une interrogation sur le capitalisme sauvage et sur la justice sociale.
Et nous renvoie à notre propre société.
Certains regrettent dans ce livre quelques lieux communs sur la Hollande, un style un peu désuet...
et une morale un peu trop belle....peut-être....Olivier Bleys :
né en 1970,
cet écrivain français a publié de nombreux ouvrages
( romans, récits de voyages... )
et est traduit dans une dizaine de langues.
Il a reçu plusieurs récompenses pour ses oeuvres
dont le prix François Mauriac de l'Académie Française en 2001 pour «Pastels « paru en 2000 chez Gallimard
et inscrit au programme des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Il est possible de retrouver cet auteur passionné de francophonie et d'échanges culturels sur son blog Volubilis . Rondine